« A Belém, les jeunes ont développé une vraie conscience politique »

Ils ont vécu la Cop 30 de l’intérieur… 150 membres du Pacte mondial des jeunes pour le climat (en anglais, Global Youth Climate Pact – GYCP) -partenaire de l’Institut Balanitès- sont allés à Belém au Brésil en novembre. Une vingtaine de lycéens français étaient de la partie. Alfredo Pena-Vega, directeur scientifique du GYCP, revient sur cette expérience marquante et sur la vocation du Manifeste de Bélèm entièrement rédigé par les jeunes.

Comment qualifiez-vous l’état d’esprit des jeunes membres du Pacte qui étaient avec vous à Belém ? 

« Ce sont des ados, pas encore tout à fait des adultes, et pourtant je les ai sentis vraiment impliqués, prêts à agir. A Madrid en 2019, les jeunes étaient observateurs, très forts dans la description des phénomènes étudiés, mais cette fois, à la Cop 30 de Belém, je les ai trouvés plus revendicateurs sur la situation et le manque d’action des gouvernements. Ils ont développé une véritable conscience politique. Il faut absolument que leurs professeurs les soutiennent dans cette voie et les aident à aller plus loin. »

Quel est le moment le plus marquant de cette semaine à Belém ?

« Il n’y en a pas qu’un seul ! Les jeunes et moi-même avons été particulièrement touchés par les chants et les danses des représentants de l’Ile de Pâques. C’était pour eux une façon de montrer que tout une culture risquait de disparaître en même temps que leur île menacée par la hausse du niveau de la mer. L’ouverture officielle de la Cop 30 était un autre moment important, avec tous ces scientifiques de renommée internationale qui étaient présents. Les jeunes français ont pu également présenter leurs travaux à la tribune en public et écouter les exposés de leurs camarades des autres pays. Et puis, je me souviendrais longtemps de la rédaction du manifeste de Bélem… »

Les jeunes participants au Pacte mondial pour le Climat ont effectivement rédigé un manifeste pour la planète. Comment ont-ils travaillé ensemble et à quoi va-t-il servir ?

« Les jeunes se sont répartis en trois groupes : francophones, hispanophones et les lusophones. Nous étions dans un lieu merveilleux au milieu de la forêt. Les échanges ont été forts et nombreux. Les contributions ont ensuite été mises en commun. Je tiens à réaffirmer que ce manifeste est celui des jeunes, pas celui des profs ou d’Alfredo mais il a été entièrement pensé et rédigé par les participants du Pacte. 
L’objectif est de diffuser ce manifeste dans le réseau des établissements scolaires partenaires du GYCP dans le monde afin qu’il serve de document de travail et de réflexion. La lutte contre le dérèglement climatique dépasse les frontières. C’est le ‘destin planétaire’ de l’humanité, comme l’a théorisé le sociologue Edgar Morin dès 1993 dans son livre ‘La Terre Patrie’ ».

Comment ces jeunes ont-ils été sélectionnés ?

Les jeunes participants ne sont pas sélectionnés par les membres du GYCP. « La règle, c’est que les établissements parviennent à financer le transport sans demander aux parents pour que l’argent ne soit pas un critère discriminant, on s’occupe du reste, explique Alfredo Pena-Vega. Il faut évidemment aussi que les élèves travaillent depuis au moins un an sur un projet dans le cadre du Pacte. » Les élèves du lycée de la mer de Bourcefranc en Charente-Maritime étudient l’impact du dérèglement climatique sur la zone maritime protégée où ils se situent. Ils ont rencontré de nombreux scientifiques pour comprendre la situation et ont élaboré un poster (ci-contre) qu’ils ont présenté à Belém.

A lire aussi 

« Comment les jeunes veillent sur une planète qui se réchauffe. » Alfredo Pena-Vega a publié une tribune le 7 décembre dernier sur le blog de Mediapart. Selon lui, « les jeunes réclament une éducation capable de développer l’esprit critique et la capacité d’auto-examen, compétences devenues cruciales à l’ère d’une réalité climatique nouvelle et déstabilisante ».

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