Depuis sa création, l’Institut Balanitès est un partenaire fort du Pacte mondial des jeunes pour le climat. Ensemble, ces deux acteurs de la transition écologique se sont fixé pour horizon la COP30 à Belém (Brésil) en 2025. Un événement centré sur l’avenir des forêts qui sera l’occasion de présenter toutes les actions menées avec les populations locales le long de la Grande Muraille verte.
C’est une première ! Aucun représentant du Pacte mondial des jeunes pour le climat (GYCP en anglais) n’est présent à Dubaï pour la 28e édition de la Conférence des parties sur les changements climatiques (COP28). « Dubaï fait partie des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, le président de la COP est à la tête d’une importante société pétrolière, nous ne voulions pas être complice de tout cela, explique le sociologue Alfredo Pena Vega, à l’initiative du GYCP (notre photo). De plus, au vu des faibles résultats attendus, nous savions que ce ne serai pas le bon endroit pour relancer la motivation des jeunes participants. »
La science comme fil conducteur
Dans les coulisses, le coordonnateur prépare déjà la suite. En 2025, la COP30 organisée à Belém au Brésil, au cœur de l’Amazonie, sera largement consacrée aux forêts. Le président brésilien Lula l’a rappelé il y a quelques jours depuis Dubaï en soulignant les origines emblématiques de sa ministre de l’Environnement : « Ce sera la première fois que nous parlerons des forêts et qui serait plus à même d’en parler que Marina Silva qui est née dans la foret. »
Dans la trentaine de pays où est présent le GYCP, des jeunes ont déjà, ou s’apprêtent à imaginer des actions de préservation de leurs forêts. Beaucoup viendront présenter leurs travaux au Brésil. C’est en tout cas le projet élaboré en ce moment par Alfredo et son équipe. Depuis 2014, un véritable réseau de jeunes se constituent dans le monde avec pour fil conducteur la science. « Nous organisons le dialogue entre des chercheurs des universités locales et des lycéens sur des problématiques environnementales propre à leur territoire », précise Alfredo Pena Vega. De là sortent des actions concrètes et beaucoup de sensibilisation pour la jeune génération. Treize établissements de Nouvelle-Aquitaine étaient encore investis dans cette opération jusqu’à 2022. « Aujourd’hui, nous attendons que la Région tienne ses engagements financiers pour continuer. »
Dialogue des forêts
En attendant, en Ile-de-France, en Bourgogne, au Portugal, en Espagne, en Italie… la démarche est lancée. En septembre, le premier forum latino-américain de la jeunesse a réuni au Chili plus de 200 jeunes de huit pays. « Je reviens du Brésil où trois universités se sont engagées dans le nord et à l’est. Au sud, dans l’Etat du Parana, six collèges travaillent avec l’université locale pour être informés des dégâts provoqués sur l’environnement par la monoculture du soja. C’est un moyen de conscientiser les plus jeunes et de les impliquer sur des projets. »
Partenaire du Pacte mondial des jeunes pour le climat, la Grande Muraille verte (GMV) sera présente à Belém en 2025 à travers l’Institut Balanitès. Une façon de mettre en avant cette opération de reboisement et de développement économique locale en Afrique subsaharienne. « Nous portons ensemble l’idée du dialogue des forêts, reprend Alfredo Pena Vega. Le Pacte mobilise des jeunes sur de nombreux territoires où la forêt est un enjeu. C’est le cas avec les Pygmées en RDC ou en Amazonie. Avec la Grande Muraille verte, nous voulons porter un message de préservation des forêts du monde. Et à travers les forêts, nous voulons lier les peuples. » La crise écologique, la prise en main de cette question par les populations locales et la transmission aux jeunes générations unissent le GYCP et la GMV.
Romain Mudrak
crédit photo : GYCP Parana, Brésil.