La troisième édition de l’université d’été de la Grande Muraille verte s’est ouverte cette semaine à La Rochelle en présence d’une centaine de chercheurs internationaux. L’occasion de constater que ce projet gigantesque bénéficie toujours d’importants soutiens.
Du Sahel à La Rochelle, il n’y a qu’un pas qu’une centaine de chercheurs africains et français ont franchi cette semaine. L’université d’été de la Grande Muraille Verte organisée par l’Observatoire Homme-Milieux Tessekéré (CNRS/UCAD) et l’institut Balanitès a été l’occasion de faire le point sur l’état d’avancement de ce projet pharaonique lancé en 2008 par les États africains du Sahel pour lutter contre le dérèglement climatique et ralentir la désertification. « Ce n’est pas qu’un projet de reboisement, il faut aussi rappeler sa dimension humaniste », a souligné en guise d’introduction Abakar Zougoulou, délégué général de l’agence panafricaine de la Grande Muraille verte, qui a fait le déplacement pour la première fois. Il s’agit de rétablir le capital naturel et de coconstruire des systèmes de production au bénéfice du développement économique des populations locales à travers notamment les Fermes agricoles communautaires intégrées (*). »
« Une relation nouvelle basée sur l’égalité des acteurs »
Une importante délégation africaine était présente à La Rochelle, surtout en provenance du Sénégal et du Tchad. Cette université d’été a démarré sous de bons auspices en présence du député et président de la Commission des lois, Sacha Houlié, qui soutient activement cette initiative : « Je m’intéresse à ce projet pour trois raisons, a lancé l’élu qui a échangé avec la délégation africaine durant le petit-déjeuner (notre photo). D’abord pour la relation nouvelle entre des pays occidentaux et l’Afrique basée sur l’égalité comme la voit la nouvelle génération. Ensuite ce projet repose sur le multilatéralisme entre des nations qui choisissent de dépasser leurs intérêts parfois ambivalents afin de surmonter les défis du XXIe siècle. D’autre part, la Grande Muraille verte aborde concrètement la transition écologique sur un continent incontournable en la matière. C’est pourquoi je tenais à être là parmi vous avec volontarisme et détermination. »
« Ce projet a une dimension à la fois environnementale, sociale et économique, ce sont des thèmes qui nous tiennent à cœur, a ajouté de son côté le maire de La Rochelle, Jean-François Fountaine. Ce programme mérite d’être soutenu, vous serez toujours les bienvenus ici. »
Après les indicateurs biologiques du changement climatique lundi, d’autres thématiques ont été au programme de cette université d’été durant trois jours : l’eau et les énergies, la place des outils numériques et des big data, la biodiversité, la démarche One Health, les enjeux scientifiques des collections naturalistes dans le rapport nord-sud…
Romain Mudrak
(*) Déjà plusieurs centaines créés sur le tracé de la Grande Muraille verte.