Une nouvelle fois, l’Institut Balanitès a réuni fin septembre des chercheurs africains et européens autour de la Grande Muraille verte. Et ceci malgré de nombreuses contraintes. L’occasion de faire un état de la science sur les plantes cosmétiques et médicinales du Sahel et sur d’autres sujets d’actualité. Extrait.
Rencontre. Nom féminin qui signifie le fait, pour deux personnes ou plus, de se trouver en contact… Aussi simple qu’il puisse paraître, ce terme cache un enjeu considérable lorsqu’il est associé à la communauté scientifique de la Grande Muraille verte (GMV), projet pharaonique de reboisement qui traverse 11 pays du Sahel sur 7 500 km. Malgré les réalités locales, les conflits, la barrière de la langue ou encore les contraintes financières et de visa, l’Institut Balanitès est à nouveau parvenu à provoquer la rencontre fin septembre d’une trentaine de chercheurs européens et africains en présence de dirigeants d’entreprise. Cette 5e édition de l’université d’été était consacrée à la valorisation des plantes médicinales et cosmétiques du Sahel. Et en la matière, les discussions se sont révélées fructueuses. « Comme tous groupes humains, les chercheurs ont besoin de se rencontrer « en vrai » pour établir des connexions entre leurs projets et se donner de l’énergie. C’est pourquoi ce genre d’événement a une valeur ajoutée incommensurable », relève Didier Moreau, délégué général de l’Institut Balanitès « 2026 sera l’année des 20 ans de la Grande Muraille verte, plus que jamais ces rencontres seront primordiales pour l’avenir du projet ».
« Ces petits ruisseaux font de grandes rivières »
Ces deux journées d’études ont permis d’établir un état des connaissances scientifiques sur les plantes médicinales et cosmétiques comme l’huile de Balanitès ou la gomme arabique grâce notamment aux interventions d’Alphonsine Ramdé, de l’université de Ouagadougou au Burkina Faso, Moustapha Bassimbé-Sagna, de l’université Cheik Anta Diop de Dakar, Antonio Guerci, professeur à l’université de Genève et titulaire de la Chaire Unesco d’Ethno-pharmacologie ou encore Nicolas Huang, professeur de physique pharmaceutique à Paris-Saclay et auteur de l’ouvrage intitulé « Evaluation des produits cosmétiques : tests et mesure » (Ed. Cosmeic Valley). Un ouvrage de synthèse devrait d’ailleurs sortir dans les prochains mois.
Des dirigeants d’entreprises directement liées aux secteurs cosmétique et biomédicale ont également accepté de consacrer du temps à ces échanges, à l’image de Jean-Yves Berton, PDG de GreenTech, Antoine Piccerelli, fondateur de La Fabrique végétale, ou encore Pierre Naudet, PDG des Pépinières Naudet. Retrouvez-les dans le podcast consacré aux pistes de valorisation et de partenariats avec les acteurs locaux africains.
Ce symposium a également été l’occasion d’avancer sur le projet de parcelles expérimentales au Sénégal et de plateforme de recherche sur l’eau au Tchad ainsi que sur le partenariat avec l’école d’ingénieurs Isae-Ensma autour des outils numériques nécessaires à la recherche de la GMV (capteurs,IA, traitement de data…).
Pour financer toutes ces initiatives, l’Institut Balanitès – association reconnue d’utilité publique – a par ailleurs bénéficié du soutien renouvelé de la Casden, de la Fondation Klorane, du Rotary et d’un réseau d’entreprises donatrices. « Nous voulons être ces petits ruisseaux qui font de grandes rivières », a affirmé son représentant, le promoteur immobilier Thierry Février, au début du colloque.
« Pour la première fois, des pays d’Afrique ont décidé de réaliser pour eux-mêmes et par eux-mêmes un projet aussi important… » Le Pr Aliou Guissé, professeur d’écologie végétale à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, raconte les débuts de la Grande Muraille, les études scientifiques qui ont présidé au choix des essences d’arbres et le rôle des populations locales. A écouter ici :

Retrouvez les nouveaux podcasts de l’Institut Balanitès :
– Ressources en eau : focus sur la plateforme de recherche sahéliennes
– Parcelles expérimentales : le numérique au service de l’agroforesterie
– Cosmétiques : quel potentiel de partenariats avec les acteurs locaux