A l’occasion de la journée mondiale de l’eau, Alain Dupuy, ex-coordinateur du réseau néo-aquitain de recherche sur l’eau « Naïades », raconte pourquoi le projet de Grande Muraille verte l’intéresse.
La pluie tombe en très faible quantité le long de la Grande Muraille verte. Entre 200 et 400mm en moyenne chaque année. Utiliser cette eau précieuse à bon escient, c’est à coup sûr l’enjeu le plus important du projet de reboisement en cours. C’est pourquoi Alain Dupuy s’y est très vite intéressé. Alors qu’il était encore coordinateur du réseau de recherche Naïades en Nouvelle-Aquitaine, cet hydrogéologue de formation a suivi les travaux des chercheurs de l’Observatoire Hommes-Milieux Tessékéré. Il était présent également lors de la réunion du conseil stratégique de l’Institut Balanitès en juin 2023. « J’ai perçu dans la Grande Muraille Verte l’opportunité d’y trouver des exemples d’adaptation et de solutions adaptées à des contextes de climats secs en évolution, avec plusieurs années d’expérimentation, de retours d’expérience et donc de savoirs. »
Rôle d’« analogues »
Des dizaines de scientifiques aux quatre coins de la Nouvelle-Aquitaine participent à Naïades, l’un des six réseaux régionaux de recherche nés de la volonté du Conseil régional de « structurer la recherche autour de diverses questions fondamentales qui déterminent l’existence du territoire ». L’objectif ? « Produire des connaissances scientifiques susceptibles d’éclairer l’action publique et démultiplier l’impact des recherches menées pour accélérer les transferts vers la société. »
Au cœur des questionnements, on retrouve la qualité et la quantité d’eau dans le futur, sa gestion, les infrastructures, les aspects santé et biodiversité. « L’adaptation aux effets du changement climatique sur le grand cycle de l’eau vis-à-vis des territoires et de leurs caractéristiques entre totalement dans les préoccupations de Naïades, reprend Alain Dupuy. Les équipes engagées dans ce collectif ont des connaissances à partager et ont besoin de se nourrir de connaissances nouvelles. Les sites de la Grande Muraille verte peuvent jouer une partie de ce rôle d’analogues afin de compléter les connaissances sur les techniques d’adaptation et servir de support à des analyses et études dans des environnements différents. »
Désormais co-directeur du Programme de recherche One Water à la direction générale du BRGM, Alain Dupuy a été remplacé par Patrick Mazellier à la tête de Naïades. Mais la dynamique continue.
Romain Mudrak